le Chien et la Corde

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vendredi 4 septembre 2009

Kidnapping volontaire

Encore une journée qui débute sur le banc.

Pas de quoi ouvrir un blog me direz-vous... Sauf qu'un évènement imprévu a eu lieu aujourd'hui, qu'il me faut vous conter.

Ce matin, alors que je faisais ma ronde, j'ai repéré ce voilier qui mouillait devant la crique. Il me semble l'avoir déjà vu avant, mais ce n'est pas un habitué pour autant. Ses quatre passagers ont rapidement embarqué dans une petite annexe rouge au moteur asthmatique. Je reprend mon poste de garde, sur le banc, et les voit passer devant moi, se dirigeant vers le stade. Ils me flattent le bout du museau au passage, et s'extasient devant cette garce de Corde, qui leur promet beau temps et bonne mer.

Quelques temps après, les voici qui repassent, dans l'autre sens, et s'arrêtent devant moi à nouveau. Sans prévenir, l'un d'eux saute sur le muret, attrape la Corde, et ils commencent à repartir ! Je m'écrie donc "Wouf Wouf" !
- "Que veux-tu le chien ? On prend la corde pour avoir la météo en mer. On la ramènera, et on s'occupera bien d'elle"
- "Wouf Wouf !"
- "Quoi ? Tu veux venir toi aussi ?"
- "Wouf wouf !"
- "Mais on a un chat à bord. Il est gentil avec les chiens, mais toi ?"
- "Wouf wouf !"
- "Bon, ok, ramène ta fraise !"

Le temps de laisser un mot à mon maître pour lui signifier mon absence, et me voici dans la petite annexe rouge avec mes 4 nouveaux amis !

départ!

Rapidement, l'ancre est levée, et nous mettons les voiles vers le nord. Objectif : Le tour de Corse !

De Villanova à Capo Rosso

Me voici donc en train d'apprendre les rudiments de la voile... et de découvrir que les vagues et la houle, c'est joli depuis la terre, mais qu'en mer, ça donne envie aux croquettes de se jeter dans le ventre des poissons.

Mes compagnons, partis la veille, n'ont pas eu tous le temps de s'amariner. Si le capitaine et monsieur P. s'en sortent sans soucis, Mademoiselle S. et son compagnon ont un peu plus de mal à supporter tangage et roulis.

Le vent n'est pas très fort, la houle monte de plus en plus. Nous passons Cargèse, et les pointes d'Origan et Orchina. N. a alors l'idée, pour que mon maitre ne s'affole pas, de lui envoyer des photos de notre voyage. Ainsi, il ne s'inquiètera pas.

Passage devant Cargese

Notre objectif est de passer Capo Rosso, et de mouiller dans " La piscine ". Mais la houle, le vent, la nuit tombant, et le mal de mer de N. en décident autrement. Le capitaine, contre l'avis général, décide de mouiller à l'anse de Palo, devant son rocher si particulier, afin de calmer les estomacs récalcitrants.

Mouillage anse de Palo

samedi 5 septembre 2009

Bloqué à Palo

Le matin s'est levé ; La houle et le vent aussi.

Nous voyons à la sortie du mouillage des vagues de plus de 6 mètres. Le vent s'est également levé, mais N. n'est toujours pas complètement amariné. Le Capitaine décide de maintenir le mouillage. Le planning de ce tour de Corse prévoyait une journée de battement "au cas où".

Nous passons donc la journée à bord, car la houle nous empêche de débarquer. Monsieur P. plonge pour placer une amarre à terre, mais le ressac est si fort qu'il manque de se blesser et perd une palme.

De retour à bord et séché, il entreprend de nous apprendre un jeu qui le fascine : le GO.

jeu

Les règles sont simples, ce qui rend le jeu riche et complexe. Je dois avouer que je n'y comprend rien, et préfère dormir avec le chat.

Mademoiselle S. nous prépare des petits plats, auxquels je n'ai pas droit. Je dois donc me contenter de croquettes.. de CHAT !

La nuit arrive vite, et décision est prise de reprendre route tôt le lendemain matin. Objectif : petit déjeuner à Girolata !

Nuit en mer

dimanche 6 septembre 2009

Petit déjeuner à Girolata

Pendant que N. et mademoiselle S. continuent leur nuit, monsieur P., le capitaine et moi-même levons l'ancre tôt le matin. Toutes les voiles sont hissées, et un vent un peu mou nous permet de franchir Capo Rosso, puis de traverser le golfe de Porto vers le nord, et plus précisément le surprenant village de Girolata.

Mademoiselle S. se réveille grognonne un peu avant d'atteindre notre destination, et nous arrivons vite au mouillage organisé du village. Nous ne comptons pas rester la journée là, et mouillons donc un peu plus loin, au mouillage forain, pour ne pas avoir à payer la dîme municipale.

Chien à Girolata

L'annexe est rapidement mise à l'eau, les consignes sont donnée au chat rouquin pour qu'il garde le bateau, et nous embarquons tous les cinq vers la plage.

Un chat caché sous un bateau sur la grève me nargue. Je tente de lui sauter dessus, mais me fait rappeler vite à l'ordre. Dommage, je me serai volontiers défoulé à lui courir après.

Nous trouvons un restaurant près de la plage, et commandons 4 petits déjeuners et une gamelle d'eau. Je croque quelques quignons assaisonnés de confiture et de beurre (MIAM !). Pas de café pour moi. Ca me donne des flatulences, ce qui est déplacé dans un petit espace comme notre voilier.

Petit dej à Girolata

Ventres remplis, nous visitons le village au pas de course, mais rapidement, nous remontons à bord. La prochaine navigation s'annonce longue. Destination : Calvi si possible, la Cala di Porto Vecchio sinon (crique profonde située un peu au sud de Calvi, connue pour sa grotte aux veaux marins).

Vent dans la truffe

L'annexe est remontée sur les bossoirs, l'ancre relevée. Mademoiselle S. vient me rejoindre à l'avant, où elle s'allonge pour bronzer. C'est la fin de matinée, le vent est assez faible, et nous sortons tranquillement du golfe en direction de Scandola. Le Capitaine commence à se demander si la météo ne s'est pas trompée : le vent annoncé n'est pas là, et il va être difficile d'aller jusqu'à Calvi sans lui.

Le temps de quelques jurons contre ces empafés de fonctionnaires de météo France, et une première risée m'envoie une salve d'embruns dans la truffé ! Puis une seconde. L'accélération est grisante, et sans nous en rendre compte, nous passons la réserve naturelle. Le vent continue de monter, si bien que nous décidons d'agir :

  • Vestes de quart pour protéger ceux qui n'ont pas de poils
  • Réduction de la voilure du bateau
  • Musique à fond (il me faudra faire une note rien que sur ce sujet !)
En allant vers Calvi

Le vent ne nous est pas favorable, pas plus que la houle. Mais notre brave embarcation passe admirablement les vagues (qui nous arrosent copieusement). Il nous faudra cependant de nombreux bords pour arriver en vue de la pointe de la Revellata. Nous ne la passerons pas ce soir cependant, et décidons de mouiller juste avant, dans la "Cala di Porto Vecchio", que le guide côtier nous vante admirablement, avec en particulier sa "fameuse" grotte aux veaux marins.

lundi 7 septembre 2009

A la recherche de la grotte...

Le matin se lève. Nous découvrons le mouillage sous la lumière du jour. Littéralement entourés de hautes falaises, nous comprenons mieux pourquoi la houle est complètement absente du lieux. Palmes, masques et tubas sont sortis, mais également les shortis pour les frileux. Objectif : Trouver la grotte des veaux marins. Le guide indique qu'elle est à l'entrée du mouillage, sans plus de précisions.

Baignade autorisée

La cala est pleine de petites grottes marines, peu profondes. Nous nous y promenons en nageant, en annexe, en se faisant tracter...etc... L'occasion de prendre quelques photos sous-marines également, et de constater l'aisance de la corde en monopalme !

Photo SM 1 (Cala di Porto Vecchio)

Cependant, malgré nos recherches intensives, et après avoir fait le tour du mouillage à de multiples reprises, nous ne trouvons pas la grotte tant vantée.. Peut-être est-elle plus loin que ce qu'indique le guide ? ou alors peut-être est-ce une de ces nombreuses petites grottes que nous avons vu... Mais nous n'avons pas le temps de pousser nos investigations plus loin qu'il est déjà l'heure de repartir. Objectif pour ce soir : Calvi, pour faire le plein d'eau et manger en ville.

Calvi

Le temps de se sécher, remonter l'annexe, ranger palmes, masques, tubas, bouées, et autres jouets, de démarrer le moteur et remonter l'ancre, il commence déjà à être tard.

Tout à l'extrême sortie du mouillage, à droite, nous apercevons furtivement ce qui semble être une gigantesque fissure dans les roches ! La grotte tant recherchée ! Tant pis, nous n'avons pas le temps de l'explorer : Il nous faut être à Calvi avant la tombée de la nuit.

Passé les derniers rochers, c'est la claque ! La houle n'a en rien diminué, pas plus que le vent. Il ne nous faut que quelques minutes pour être à nouveau trempés, et tirer des bords pour contourner la Revellata.

Au bout d'une paire d'heures, nous devinons la citadelle de Calvi, et rentrons dans le golfe ! Il est 19h30. Alors que nous luttons contre vent et vagues, Mademoiselle S. commence à nous avouer son fantasme le plus intime : Une douche chaude !

Hélas, il nous faut encore 30 à 40 minutes avant d'atteindre le port, et la capitainerie ferme à 20h. Nous la contactons par VHF afin d'annoncer notre arrivée : "Ok, on vous attend jusqu'à 20h15 !". Ca va être juste. Toutes les voiles sont donc sorties, tout le monde au rappel, et nous battons littéralement nos records de vitesse !

Monsieur P. hurle dans sa joie : " Les poneys !!! Les poneys !!! On a sorti tous les poneys !!! ", ou du quelque chose approchant (ça souffle tellement que mes oreilles se prennent pour un pavillon qui bat dans la tempête, et je n'entend plus très bien.

Calvi le soir

20h05, nous entrons dans le port. La capitainerie ne répond plus par VHF. Le port est plein. Après la prise de conscience que la capitainerie nous a véritablement laissés en (rantan) plan, nous tournons dans le port à la recherche d'une place. Nous en trouvons une, à l'angle d'un ponton. Mais le bateau ayant la place juste à coté "déborde", et utilise les pendilles des deux places. Fort heureusement, son propriétaire est à bord. Nous lui demandons poliment de libérer une des pendilles, lui expliquant que nous désirons faire le plein d'eau, manger en ville, et repartir le soir même.

C'est alors que dans une hystérie toute théâtrale, il nous explique que la météo a prévu FORCE 7 !!!! que son bateau tient TOUT LE PONTON !!!! et que nous sommes fous et inconscients de vouloir prendre la mer, alors que la météo annonce FORCE 7 !!!!

A tour de rôle, mes compagnons humains tentent de lui faire comprendre que le ponton, en béton, n'a pas besoin qu'un bateau le tienne, et que nous venons de naviguer 3 jours dans un vent de force 7... Rien n'y fait.

Un italien, derrière l'homme hystérique, nous fait signe qu'il est inutile d'insister, et nous propose de nous mettre à coté de leur bateau, dans un endroit qui n'est pas vraiment une place, et qui les empêche de sortir, à condition que nous soyons partis pour le lendemain vers 8 heures. Le deal est accepté. Nous ne sommes là que pour quelques heures.

Le plein d'eau est rapidement fait, et nous tirons à la courte paille pour savoir qui restera à bord garder le bateau. Je perd. Le chat et la corde, par solidarité, choisissent de rester avec moi, et nous sortons un jeu de tarot pendant que nos compagnons humains flânent et mangent en ville. 

mardi 8 septembre 2009

De Calvi au cap Corse

La soirée s'est un peu prolongée. Décision est prise de dormir quelques heures et de repartir vers 5h du matin. Le capitaine et Mademoiselle S. prendront le premier quart. Messieurs P. et N. prendront la barre dans la matinée.

Lever de soleil au large de Saint-Florent

Départ de nuit dans une légère brise, café fumant dans le cockpit, polaire sous la veste de quart. Le soleil se lève au passage de St Florent, et le vent ne tarde pas à le suivre.

Le reste de l'équipage se réveille vers 10h, et prend un peu la relève à la barre pendant que les autre vont dormir un peu.

Vent de face, la stratégie consistait en une remontée et un passage du cap en deux bord. Mais hélas, au bout du 2ème bord, le vent nous lâche, et nous manquons le passage du cap Corse d'une centaine de mètre seulement ! Deux bord de plus, et c'est fait, mais la corde se fait passer un sacré savon : En temps que spécialiste météo, elle aurait dû prévoir le changement de vent. Heureusement, une bouteille de Muscat permet d'apaiser les tensions, et nous continuons notre route. Une photo pour mon maitre, et nous attaquons la route vers la cote orientale !

on tient le cap !

Mademoiselle S. nous fait alors part de ses souvenirs d'enfance, à Macinaggio, et nous convainc de faire escale en ce lieu. Afin d'éviter toute désillusion, le capitaine l'informe que le village a grandement changé en 15 ans, et que le petit port s'est transformé en grande marina. Peu importe décide-t-elle : on y va quand même.

Je pars me coucher avec la Corde, et me réveille au passage de la Giraglia, sous spi par vent calme, à quelques nautiques de notre destination.

Macinaggio

Le vent nous quitte, et nous n'arrivons dans la marina qu'au coucher du soleil. Le temps d'amarrer, faire le plein d'eau, nettoyer les panneaux solaires, et nous faisons notre première rencontre avec des italiens. Le capitaine les voit arriver, et nous prévient qu'il y aura du spectacle !

Et nous ne sommes pas déçus. En temps que chien terrien, je n'y connais pas grand chose à la mer, et à la manoeuvre des voiliers. Mais, il m'a rapidement semblé que crier, hurler, faire des grands gestes, et n'utiliser le moteur qu'en deux positions - à fond marche avant et à fond marche arrière - n'était pas une option efficace pour amarrer un voilier de 14 mètres.

Chronomètre en main, sourire au lèvres, rire parfois, consternation souvent, nous assistons aux nombreuses manoeuvre de ce voilier, qui disposait d'une dizaine de places pour s'amarrer, et qui mettra 45 minutes pour réussir à s'immobiliser. Mais, quand on a un maillot de bain très moulant rouge vif, il faut savoir se faire remarquer. L'italien....

Une fois notre rire calmé, direction la pizzeria. Et cette fois-ci, j'ai le droit de les accompagner ! Le chat-roux garde le bateau, avec le Corde.

On a perdu le chat !!!

Retour à bord, l'estomac plein, et le ventre trainant par terre. Au bout de quelques minutes, je me rend compte que quelque chose ne va pas. 

- Intense concentration -

Trouvé ! Le chat ne m'a pas encore embêté depuis que je suis rentré. Or, d'habitude, il ne cesse de vouloir jouer à chat avec moi, me filant une panette avant de repartir en courant se percher sur la bôme que je ne peux atteindre !

Il doit donc être en train de dormir... Je vais le chercher et le réveiller en sursaut. Mais... il est introuvable !

La corde, endormie, n'a rien vu. Comme toujours. Elle se tient très penchée : Tempête. Effectivement, dehors, un vent de force 5 à 6 s'est levé, et les lames se brisent sur la digue du port.

Reflechissons... A tous les coups, le chat aura voulu sauter sur le bateau italien à coté de nous, où une petite fille lui tendait la main pour lui donner du thon. Il sera tombé. Ingénieux, je n'y aurai pas moi même pensé.

Lampes torches à la main, nous formons deux équipes : l'une du coté digue du port (là où nous sommes amarrés, dans l'optique où le chat serait resté à proximité du bateau), l'autre, dont je fais partie, coté village, dans le cas où il serait tombé à l'eau et aurait été emporté par le vent. Je me réjouis par avance de voir sa tête quand il sera sorti de l'eau, trempé et ridicule !

Mais làs, au bout d'une heure, aucun signe, aucune odeur, rien. 

Dépités, nous rentrons à bord.

Alors que nous décidons d'interrompre les recherches, j'entend du bout de mon oreille gauche un faible ".. Aw ..".

WOUF WOUF ! Le chat !

J'explique ce que j'ai entendu. Pas loin - à l'arrière du bateau. Rien à l'eau derrière.

Le coffre extérieur babord ! Vide.

Le coffre arrière ! Gotcha ! Cet abruti de chat était rentré dans le coffre au moment où nous avons fait le plein d'eau, et y est resté une fois le tuyau rangé et le coffre refermé.

Tout l'équipage est à nouveau réuni. Nous devrons nous lever tôt demain : ce sera la plus grande navigation du tour de Corse, avec près de 100 nautiques à parcourir, avec pour objectif Porto-Vecchio.

Chat qui dort

mercredi 9 septembre 2009

Vers le sud !

Départ au lever du soleil. C'est dur. A peine réveillé qu'on me presse de faire mes besoins car la journée s'annonce longue.

8h : Briefing. Le vent a un peu faibli dans la nuit, et s'est orienté nord. Le capitaine nous explique que c'est à la fois une bonne chose et une mauvaise. Bonne car on va pouvoir utiliser le "spi". Mauvaise car il va falloir utiliser le spi. Nous faisons tous comme si nous comprenions, mais nous ne sommes pas convaincants. Le capitaine détaille donc : Le spi va nous permettre d'avancer beaucoup plus vite, mais c'est une voile délicate à manipuler, surtout quand il y a du vent et de la houle. Pour l'instant, ça va, mais si le vent monte, ça risque de devenir délicat.

8h25 : Nous larguons les amarres, et sortons du port. Voiles hissées, nous nous éloignons d'abord un peu de la côte. 

9h : le moment fatidique. Vent arrière, nous hissons la fameuse voile. Schlac, d'un coup, elle se gonfle, magnifique, et nous prenons un sacré coup d'accélérateur, qui durera toute la journée !

Nous voyons défiler le cap corse sur notre droite, le village d'Erbalunga, Bastia, l'étang de Bigulia, Solenzara....

La tension reste vive. Petit à petit, nous comprenons que le spi est une voile capricieuse qui peut, comme nous l'explique le capitaine, nous mettre rapidement dans une mauvaise posture. C'est le "départ au lof". Chacun de nous a une place précise, et une action à réaliser si d'aventure cela se reproduisait :

  • La corde annonce les changements de vent et les rafales
  • Mr P. tient le hale-bas de grand voile : c'est l'élément critique, qu'il faut lâcher en grand en cas de soucis
  • Mr N. a en charge l'écoute de spi
  • Mademoiselle S. a en charge le bras de spi
  • Le capitaine tient la barre
  • et moi, je m'accroche comme je peux.
Sous spi vers le sud

Alors que nous battons nos records de vitesse, nous élaborons tous ensemble les bases d'une nouvelle civilisation : Le vatiponey ; Je vous ferai prochainement un topo là dessus. C'est passionnant.

Tout à coup, dans une survente associée à quelques belles vagues, le capitaine devient silencieux, et se crispe. " P. ", dit-il, "Tient toi prêt...."

Les vagues passent, rien ne se passe. Mais le vent reste fort. La vitesse continue à augmenter.

Nouvelle série de vague... "P. ! ... non ça va..."

On accélère encore. Tous les poneys sont sortis et tractent le voilier comme jamais !

"P. ! P. ! P. !!!!! " ; Je m'agrippe de toutes mes dents au premier mollet que je trouve alors que le bateau fait une sévère embardée et se couche ! Heureusement, cela ne dure pas, et la promptitude de Mr. P. et du capitaine permettent au voilier de se remettre dans l'axe du vent, et de repartir à toute vitesse.

L'adrénaline retombe doucement. Mr. N. se demande dans quoi il a cogné son mollet... Le capitaine a tout vu, mais je comprend à son regard qu'il ne dira rien. Le chat-roux continue à dormir...

Ce sera le seul incident de cette traversée qui nous amènera a l'entré du golf de Porto-Vecchio à la tombée de la nuit, alors que le vent nous a presque entièrement abandonné. C'est d'ailleurs au moteur que nous rentrons dans le golfe, en suivant scrupuleusement le chenal balisé de lumières vertes et rouge.

Le capitaine reste seul dans le cockpit, alors que nous profitons de l'instant pour ranger l'intérieur du voilier sérieusement chamboulé par ces longues heures de navigation. Quand tout à coup, une grande embardée et un retentissant " OH PUTAIN ! " nous parviennent de l'extérieur. Le capitaine, à demi tremblant, nous explique qu'une des balises, éteinte, a dérivé au milieu du chenal, et qu'il ne l'a vue qu'au tout dernier moment, et qu'elle a été effleurée. Une rapide inspection à la lampe torche indique qu'il n'y a pas d'avarie grave. Nous y verrons mieux à la lumière du jour, demain, mais le pire a été évité : Ces balises pèsent plusieurs centaines de kilos pour plusieurs mètres de haut !

Entrée du port. L'absence totale de vent nous permet de nous glisser dans une des dernières places libres, pas vraiment accessible. Manoeuvre complexe, réussie avec brio.

Le temps de manger rapidement un morceau, tout le monde se met au lit. Grasse matinée et visite de la ville constituent le programme de demain. Départ vers midi.

Porto vecchio de nuit

jeudi 10 septembre 2009

Découverte de Porto-Vecchio

La journée a été très longue et physique ; La soirée s'est prolongée tard. Bref : Nous dormons à poings fermés.

J'entend un bruit: Le patron est debout, or le soleil n'est pas levé depuis bien longtemps. J'ouvre un oeil : 8h30.

Je vais pour refermer l'oeil, quand j'entend : " Ah le chien, tu es réveillé. C'est bien. Vient avec moi : la capitainerie ouvre, et il faut qu'on s'annonce."

Chien Porto Vecchio

Raté pour la grasse mat'. Zut.

A pas de CHAT, nous quittons le bateau dans la fraicheur matinale sans réveiller quiconque. Très bien accueillis à la capitainerie, les compliments pleuvent sur moi. Mais j'ai toujours envie de dormir. Rapide café sur le port, et nous rentrons à bord pour reprendre la grasse matinée là où nous l'avions laissée.

Réveil de tout le monde vers 11h. Petit déjeuner, qui enchaine rapidement sur un repas, puis petit tour en ville.

La journée est sous le signe de la détente. Le vent s'est calmé, et nous prévoyons un départ dans le milieu d'après midi pour un saut de puce vers le sud. D'ici là, farniente, jeux, repos, et GLACES !

Glace Porto Vecchio

La Rondinara

Les bonnes choses ont une fin (et donnent du ventre). Vers 17h30, alors que le vent souffle plutôt fort, nous larguons les amarres. Objectif : La baie de la rondinara.

Sortie du golfe en lorgnant sur les villas de luxe, passage entre la Corse et les iles Cerbicales... et la nuit tombe, avant d'arriver à notre destination.

Nous continuons notre route, mais en l'absence de lune, de lumière, de gps, de vision nocturne, nous décidons de ne pas mouiller dans la Rondinara à proprement parler, mais dans la plage qui est au sud, beaucoup plus facile d'accès sans visibilité.

Nuit sans problème, et au réveil, petite balade sur la plage où nous avons mouillé, et sur le plage de la Rondinara.


DSC00193.JPG

vendredi 11 septembre 2009

Passage des bouches de Bonifaccio

Quelques arbres arrosés plus tard, nous remontons à bord. Un superbe voilier classique s'étant mis au mouillage près de nous, nous décidons, une fois n'est pas coutume, de procéder à la sortie du mouillage entièrement à la voile. Grand voile hissée, avec un petit peu de génois, nous louvoyons doucement pour nous placer à la verticale de l'ancre pour la remonter. Cela fait beaucoup de manoeuvres, et je suis obligé de donner un coup de main, comme je peux.

Direction toujours le sud. L'objectif est de passer les bouches de Bonifaccio d'est en ouest, et d'atteindre si possible le golfe de Figari.

Nous traversons sans problème le golfe de Sant'Amanza, et discutons à l'approche de la délicate passe de la Piantarella. Nous avançons à bonne allure, ce que nous rappelle le premier haut-fond qui ne passe qu'à une petite dizaine de mètres sur babord. La concentration est de rigueur, les yeux grands ouverts, et le dicton breton en tête : "Quand la mouette a pied, il est temps de virer".

bonif

Les quelques nautiques très délicats sont passés, et le stress redescend alors que nous approchons des falaises de Bonifaccio. Le vent tombe doucement, la mer est calme comme un lac, et nous prenons un peu de temps pour admirer la géologie si particulière de ce site, avec en point d'orgue la visite de la magique baie des Fazzio.

Cependant, le temps presse, et nous devons avancer. Un peu de moteur pour forcer l'allure, et nous nous engageons dans la baie de Figari alors que la nuit tombe rapidement.

La prise de mouillage dans cette profonde baie piégée de hauts-fonds est délicate, mais le capitaine connait un peu le coin, et nous jettons l'ancre dans une zone sablonneuse proche du fond de la baie.

samedi 12 septembre 2009

Chez Mika

Au menu de ce soir : pizza.
Le Capitaine désire nous faire découvrir l'étonnante paillote " Chez Mika " - ou plutôt devrai-je dire, la paillote de l'étonnant Mika.
Le temps de se préparer, la nuit est tombée. Le port est un peu trop loin pour y aller en annexe, surtout avec ce moteur capricieux, mais, le Capitaine nous l'assure, il existe un raccourci, en débarquant sur une plage qui devrait être toute proche de la paillote. Nous voici dans la nuit noire, à la lueur des frontales, en train de louvoyer entre les hauts fonds, monsieur P. à la proue nous indiquant "ça monte ! ça monte ", ou encore "fond ! fond !" quand ce n'est pas des "ça descend !" ou des "plus ! moins !", dont le sens aujourd'hui m'apparait encore flou ("ça monte", ça veut dire qu'il y a plus ou moins de fond ?).
Nous débarquons enfin à proximité d'un petit ponton, et suivons un chemin vers la terre. Manifestement, nous somme dans un camping. Nous demandons notre chemin à des résidents, manifestement italiens, qui nous expliquent :
- qu'il ne faut pas que le patron nous repère
- que chez Mika, c'est juste à gauche en sortant du camping
C'est donc en mode commando que nous traversons le camping, et nous retrouvons rapidement au portail, heureusement ouvert. Nous nous rendons alors compte d'un problème : l'italien a dit à gauche, mais a pointé la droite.... nous optons pour l'hypothèse du mouvement de bras involontaire, et partons vers la gauche....
Au bout d'un quart d'heure.. toujours rien sur la route. Le Capitaine trouve que ça fait trop loin : soit nous ne sommes pas sur la bonne route, soit c'était dans l'autre sens.... Une voiture nous rattrape, et nous l'arrêtons pour essayer de glaner des infos. Ce sont des italiens. 
" Mika ? c'est à 100 mètres derrière ! "
100 mètres ? Nous venons d'en parcourir quasiment 1000.... peu importe, demi tour, 15mn à pied, et nous voici enfin attablés. Vin et pizze sont rapidement commandées, et le chef Mika aux allures de Buddha guerrier nous les prépare avec célérité.
Le temps passe vite, et il est minuit quand le patron nous apporte une myrthe et vient s'attabler avec nous. Il me regarde, inspecte la corde, et réclame qu'on lui raconte l'histoire...
L'équipage lui raconte tout depuis mon embarquement : les photos à mon maitre, la corde qui fait les prévisions météo, la plongée... Mais alors que je tentais de profiter de la distraction de notre hôte pour essayer d'attraper le morceau de Coppa qui dépassait de sa poche, celui-ci m'attrape brusquement, hors de lui !
- " Pas de ça chez moi ! "
- Kaï Kaï Kaï
- Si tu avais faim, il fallait prendre une double Calzone ! En plus, c'est ma spécialité ! Mais si tu fais mes poches, c'est toi qui finira dans mes casseroles !
- Kaï Kaï Kaï

Chien et Mika 1
Panique ! Terreur !
Ce n'est qu'en entendant le rire des autres membres de l'équipage que je comprend que Mika se joue de moi ! Rapidement, il rie lui aussi, me gratouille l'oreille gauche, et me donne la coppa. Posant son énorme révolver, il entreprend alors de nous raconter comment il a accueilli cette année les nouveaux de la gendarmerie.... la soirée se prolonge dans la douceur de la nuit, avec mon nouveau copain.
Le retour, quelques verres de vins et autres spiritueux plus tard, fut épique : portail du camping fermé, mode commando bourré.... heureusement, nous regagnons notre frêle esquif sans encombres, et prenons beaucoup plus au large des hauts-fonds pour rentrer sur le voilier... Une fois à bord, Morphée nous attrape rapidement.

Roccapina

Dur réveil.

L'idée d'un tour de Corse en si peu de temps n'était peut-être pas la bonne... Une grasse matinée aurait été salutaire.

Retirer la housse de la voile, relever l'ancre, tremper son café dans sa tartine, hisser la voile... Tout ceci est réaliser dans le désordre de façon mécanique. Direction le nord, et plus précisément l'anse de Roccapina.

Nous y arrivons pour midi ; le mouillage est plein, et l'accès à la passe qui permet de se rapprocher de la plage quand on a 2 mètres de tirant d'eau est bloqué par les nombreuses embarcations déjà mouillées.

C'est donc un peu à l'écart, du coté nord, que nous jettons la pioche.

- Plouf - Monsieur P. vient de se mettre à l'eau avec un style cartoonesque.

Chien, corde et lion

Il est suivi rapidement par tout le monde. Le mouillage est agréable, ponctué par une tentative de remontée d'une vieille ancre posée dans le fond (mais celle-ci pèse avec sa chaine 200 ou 300Kg, si bien que la tentative est vaine).

Mais rapidement, nous décidons de remonter encore un peu au nord pour notre dernière nuit, car il nous faudra être après demain sur Ajaccio...

Cala di Conca

Nous arrivons à la merveilleuse Cala di Conca, dans la pointe de Senetosa alors que la nuit s'apprête à tomber. Le rocher de la Tortue est exactement dans l'axe du couché de soleil. Photo magnifique.

Rocher de la tortue

Nous mangeons tôt, car les trois hommes du bord ont eu une idée pour cette dernière nuit : Une plongée nocturne.

Le dessert avalé, les combis sont enfilées. Corde, mademoiselle S. et moi-même décidons de rester à bord... Moi pour finir les restes, mademoiselle S. parce que " *peur * * peur * * peur * " et la corde pour rassurer mademoiselle S.

Nous voyons les lueurs des lampes torches sous-marines s'éloigner vers la côte alors que le mouillage est d'un rare calme.

* stress * : une lampe s'éteint... puis une autre... nous ne voyons plus les plongeurs !!!

Le temps passe... Quelques cris, qui ressemble à des cris de joie ?!

puis après un temps interminable, le floc floc des palmes qui s'approchent.

" Incroyable "

" Génial "

" Magnifique "

Je comprend dans la confusion que l'extinction des lampes n'était pas volontaire, mais qu'elle a permis aux plongeur de découvrir un phénomène aquatique magique : le plancton phosphorescent. Le mouillage était en effet plein de ces petits organismes qui émettent un flash lumineux quand ils reçoivent un choc, comme la main ou le sillage d'un plongeur. Les hommes s'amusaient donc à essayer de dessiner ou écrire dans l'eau, et découvraient une autre vision des fonds marins. Hélas, aucune photo ou vidéo ne rendit autre chose que du noir bruité...

Il est temps de se coucher, surtout si nous voulons profiter un peu du mouillage demain avant de rentrer.

dimanche 13 septembre 2009

Retour vers Ajaccio

En cette mi-Septembre, le soleil semble de moins en moins motivé pour se lever, et traine de plus en plus.

Nous sommes un peu comme lui, et tardons tous un peu avant de nous lever pour cette dernière journée. Cela ne nous empêche cependant pas de profiter pleinement du magnifique mouillage où nous sommes seuls. Dernières plongées, derniers coquillages ramassés, dernier patte levée dans la nature sauvage de cette crique inaccessible par la route.

Poissons sous bateau

Nous hissons les voiles en début d'après midi par une très légère brise qui nous pousse mollement vers le nord. La nuit tombe au passage de Capo di Muro, et c'est au moteur, tous rassemblés dans le cockpit sous une grande couverture polaire que nous entrons dans le golf d'Ajaccio.

L'amarrage du voilier dans son port d'attache n'est qu'une formalité, et nous voici à nouveau réunis à table à nous régaler d'encore un succulent plat préparée par Mademoiselle S.

Monsieur P. part rejoindre sa famille, tandis que S., N, la corde, le capitaine et moi-même restons à bord.

Une dernière partie de Go, et au lit.

lundi 14 septembre 2009

Retour à la maison

Je parcours les derniers kilomètres qui me séparent de mon banc, et de mon maitre, grâce à un de ces drôles de véhicules après lesquels je courrais en aboyant dans ma jeunesse : une whature.

Surprise ! Titi a quitté le jardin pour prendre ma place sur le banc. C'est gentil de sa part de m'avoir remplacé durant les vacances. Je n'imaginais pas qu'il quitterait sa marmite dans le jardin pour venir me remplacer ! A juste titre d'ailleurs, car il n'a pas quitté la marmite : il l'a prise avec lui.

C'est en levant la tête que nous avons tous alors compris pourquoi la corde était restée aussi muette durant les vacances : une autre corde a pris sa place ! Elles étaient donc deux, et en couple manifestement, au vu de la fougue avec laquelle notre corde a été se jeter dans le tressage de sa remplaçante !

Retour maison

C'est ainsi que se termine cette première excursion de ma vie, loin de chez moi et de mes maîtres adorés.

dimanche 3 janvier 2010

Bonne année à tous

Tout le monde se prépare pour la fête.

Il pleut. J'ai froid. J'ai les pattes qui font trempette.

Le jour de l'an approche, et je sens qu'encore une fois tout le monde va faire la fête... sans moi !

Alors je prend les choses en main.

Alors je décide d'agir.

Alors je décide, une fois de plus, de quitter le banc !

Alors je demande à tout le monde, les passants, les habitants, les cormorans, le signe, les chats, les chiens ! " Qui veut de moi pour le réveillon ? "

Et les propositions pleuvent ! Le temps de mettre un peu de parfum, de me nettoyer un peu le pelage, et moi voici embarqué dans la fête jusqu'à la fin de la nuit !

Chien jour de l'an

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Mal tête.

Très mal tête.

J'ai du me cogner. Fort.

L'impression d'avoir vomi aussi. Le coup a dû être rude.

Ah. Bouteille à coté de moi. Vide. On a dû me frapper avec.

Tête qui tourne.

Bonne et heureuse *HIPS* année !

samedi 10 juillet 2010

Le mariage de S. et N.

A les observer durant le tour de Corse, Corde et moi nous en doutions. Puis un messager nous a annoncer l'imminence de la chose. C'est décidé, nous repartons. Nous préparons notre valise, et nous apprêtons à reprendre la mer. Mais cette fois-ci, ce sera en Ferry, afin d'aller sur le Continent !
C'est en effet un grand évènement qui se prépare : deux de nos kidnappeurs vont s'unir !! pour le meilleur et pour le pire comme on dit.

La corde sur le dos, nous voilà partis pour un long trajet :
18 minutes jusqu'au port d'Ajaccio - j'en ai encore mal aux pattes... - puis 8h de ferry et encore 3h de voiture nous voilà arrivés à Alès, Gard, Continent !
Petite ville sympathique, au milieu des Cévennes.

C'est où ales ?

10 juillet 2010 !!
C'est le grand jour.
Comme nous sommes les compagnons du témoin, la journée s'annonce chargée pour nous.
Début de journée à 9h
- Récupération du marié
- Décoration de notre bolide chez le fleuriste
- Récupération de la mariée
- Habillage : je suis surpris, ils n'ont pas de parka, et sont secs ?! Je ne les jamais vu ainsi !

14H : la mairie, wouf !! nous sommes à l'heure !
La salle est bondée ! Corde et moi nous sentons tout petits au milieu de tous ces gens bien habillés. Mais heureusement, tout le monde est gentil avec nous, et Corde se détend un peu (fort heureusement, car elle commençait à m'étrangler).


15h30 séance photo - Il fait CHAUD !

17h nous voilà à destination pour une super soirée, au pied du pont du Gard !
Nous avons remémoré quelques souvenir de notre périple en Corse.
Nos voisins de table étaient sympathiques et les mariés étaient très heureux de nous compter parmi eux pour l'occasion.

Chien mariage 1